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Roter.Teufel

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« Le phénomène de baisse des naissances est général en Europe »

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Alors que le rapport annuel sur la démographie française publié par l’Insee souligne une chute de 6,6 % des naissances par rapport à 2022, le démographe Gilles Pison estime que cette baisse n’est pas alarmante.

Avec 678 000 bébés nés en 2023, la France enregistre un nouveau record à la baisse des naissances depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Comment interpréter ces chiffres annuels ? Faut-il y voir la fin de l’exception française en matière de natalité ? Le démographe Gilles Pison, professeur au Muséum national d’histoire naturelle et conseiller de la direction de l’Institut national d’études démographiques (INED), rappelle que les périodes de baisse alternent, depuis cinquante ans, avec des périodes à la hausse. Et souligne une autre « tendance démographique lourde » : le retard des maternités.

La France enregistre depuis 2010 une baisse quasi continue des naissances, avec en 2023 encore une chute de 6,6 % par rapport à 2022, selon le rapport annuel publié par l’Insee. Ces chiffres marquent-ils un tournant majeur sur le plan démographique ?

Le nombre annuel de naissances fluctue d’une année à l’autre, avec, depuis la fin du baby-boom il y a cinquante ans, des périodes plutôt à la baisse, comme dans les années 1980 et le début des années 1990, ou encore aujourd’hui, et d’autres plutôt à la hausse, comme dans les années 2000. Il est difficile à ce stade de dire si la baisse actuelle s’inscrit dans ces fluctuations disons habituelles ou s’il s’agit des prémices d’une situation différente de celle qu’on a connue depuis la fin du baby-boom, marquée par une stabilité de la fécondité.
La baisse du nombre des naissances ne signe donc pas nécessairement une baisse de la fécondité des femmes ?

Pour connaître ce que nous appelons la descendance finale d’une génération de femmes, il faut attendre que celles-ci aient atteint 50 ans, ce qui permet de faire le bilan du nombre total d’enfants qu’elles ont eus dans leur vie. Et ce nombre est assez constant jusqu’à présent.

Les femmes nées en 1973, qui ont eu 50 ans en 2023, ont donné naissance à deux enfants en moyenne. Et c’est aussi le cas de celles nées en 1983, qui ont atteint 40 ans et en ont déjà eu 1,99 en moyenne selon les dernières statistiques, et devraient donc en avoir également deux, voire légèrement plus, à 50 ans. Elles auront eu finalement autant d’enfants que les femmes de la génération de leur mère, mais plus tard.

Le retard des maternités est en effet une des grandes évolutions démographiques de ces dernières décennies. Il y a cinquante ans, l’âge moyen à la maternité, tous rangs confondus, était de 26,5 ans. Les femmes avaient leur premier enfant en moyenne à 24 ans. Aujourd’hui, l’âge moyen est à 31 ans, avec le premier enfant à 29 ans en moyenne. Il s’agit d’une tendance démographique lourde.

Le Monde
 
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