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- Out 5, 2021
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« Le stade est le reflet de la société et de la tension actuelle »
Après un an et demi de disette, le retour des supporteurs dans les stades de Ligue 1 a été marqué par de nombreux incidents.
Un an et demi, c’est long. Surtout quand votre quotidien s’articule autour d’un « soleil » dont vous vous retrouvez subitement privé. « Du jour au lendemain, tout s’est arrêté, ça a été brutal ! », se remémore Grégory Walter qui, à 39 ans, en a vu du pays pour suivre son club de cœur, le Racing Club de Strasbourg. « Je n’avais pas raté un match officiel du Racing depuis février 2003, expose le vice-président de la Fédération des supporteurs – qui rassemble la plupart des groupes strasbourgeois –, par ailleurs membre des Ultra boys 90 depuis 2000. La pandémie, avec la fermeture des stades, a interrompu cette série. » Soit donc dix-sept ans, huit mois et vingt-quatre jours sans manquer une seule des 733 rencontres consécutives disputées par les Strasbourgeois.
Tous les supporteurs de football en France n’arborent pas le même palmarès, mais ils ont eux aussi souffert du même manque. Entre la saison 2019-2020 inachevée et la suivante à huis clos, l’attente a paru aussi longue que certaines rencontres cadenassées. Tout particulièrement pour les ultras, qui consacrent une grande part de leur vie à leur passion pour un club, à l’extérieur comme à domicile, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige.
« Du jour au lendemain, on te dit : “Ne va plus au stade.” Nous, ça faisait quinze ans qu’on y allait », confesse Julien Jeanneteau. Attablé dans la salle du complexe de futsal du Angers Sporting Club de l’Ouest, jouxtant le stade Raymond-Kopa, le porte-parole du Magic Scop, un groupe de supporteurs angevins, peine encore à croire qu’une pandémie a mis à l’arrêt la planète entière et, avec lui, le petit monde des tribunes.
Les antipasse jouent les prolongations
Alors, quand la Ligue de football professionnel (LFP) a donné son feu vert pour une reprise de la saison en présence des supporteurs, le jeune homme (34 ans) a eu un petit choc. « A notre retour au stade, on a d’abord eu l’impression d’avoir perdu tous nos repères. » Son groupe avait tenté, le temps d’un match entre les deux premiers confinements, à l’été 2020, d’assister à une rencontre dans le respect des gestes barrières, avec masque. « C’était totalement impossible, ça ne correspondait pas à ce qu’être supporteur veut dire », glisse-t-il. Finalement, comme les autres groupes de l’Hexagone, ils avaient choisi de ne plus retourner au stade tant qu’ils ne pourraient « vraiment » s’y exprimer. Mais difficile de se plaindre quand le monde entier a cessé de tourner rond.
Depuis début août 2021, malgré les contraintes du passe sanitaire, l’euphorie de retrouver les tribunes prime dans tous les stades. Partout ? Non. Certains irréductibles jouent les prolongations. A Montpellier, si les membres de la Butte Paillade ont pu se retrouver après un an sans se voir à l’occasion de la reprise de la saison, les ultras, formellement opposés au passe sanitaire, refusent de retourner en tribunes.
Le Monde

Après un an et demi de disette, le retour des supporteurs dans les stades de Ligue 1 a été marqué par de nombreux incidents.
Un an et demi, c’est long. Surtout quand votre quotidien s’articule autour d’un « soleil » dont vous vous retrouvez subitement privé. « Du jour au lendemain, tout s’est arrêté, ça a été brutal ! », se remémore Grégory Walter qui, à 39 ans, en a vu du pays pour suivre son club de cœur, le Racing Club de Strasbourg. « Je n’avais pas raté un match officiel du Racing depuis février 2003, expose le vice-président de la Fédération des supporteurs – qui rassemble la plupart des groupes strasbourgeois –, par ailleurs membre des Ultra boys 90 depuis 2000. La pandémie, avec la fermeture des stades, a interrompu cette série. » Soit donc dix-sept ans, huit mois et vingt-quatre jours sans manquer une seule des 733 rencontres consécutives disputées par les Strasbourgeois.
Tous les supporteurs de football en France n’arborent pas le même palmarès, mais ils ont eux aussi souffert du même manque. Entre la saison 2019-2020 inachevée et la suivante à huis clos, l’attente a paru aussi longue que certaines rencontres cadenassées. Tout particulièrement pour les ultras, qui consacrent une grande part de leur vie à leur passion pour un club, à l’extérieur comme à domicile, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige.
« Du jour au lendemain, on te dit : “Ne va plus au stade.” Nous, ça faisait quinze ans qu’on y allait », confesse Julien Jeanneteau. Attablé dans la salle du complexe de futsal du Angers Sporting Club de l’Ouest, jouxtant le stade Raymond-Kopa, le porte-parole du Magic Scop, un groupe de supporteurs angevins, peine encore à croire qu’une pandémie a mis à l’arrêt la planète entière et, avec lui, le petit monde des tribunes.
Les antipasse jouent les prolongations
Alors, quand la Ligue de football professionnel (LFP) a donné son feu vert pour une reprise de la saison en présence des supporteurs, le jeune homme (34 ans) a eu un petit choc. « A notre retour au stade, on a d’abord eu l’impression d’avoir perdu tous nos repères. » Son groupe avait tenté, le temps d’un match entre les deux premiers confinements, à l’été 2020, d’assister à une rencontre dans le respect des gestes barrières, avec masque. « C’était totalement impossible, ça ne correspondait pas à ce qu’être supporteur veut dire », glisse-t-il. Finalement, comme les autres groupes de l’Hexagone, ils avaient choisi de ne plus retourner au stade tant qu’ils ne pourraient « vraiment » s’y exprimer. Mais difficile de se plaindre quand le monde entier a cessé de tourner rond.
Depuis début août 2021, malgré les contraintes du passe sanitaire, l’euphorie de retrouver les tribunes prime dans tous les stades. Partout ? Non. Certains irréductibles jouent les prolongations. A Montpellier, si les membres de la Butte Paillade ont pu se retrouver après un an sans se voir à l’occasion de la reprise de la saison, les ultras, formellement opposés au passe sanitaire, refusent de retourner en tribunes.
Le Monde