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- Out 5, 2021
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A Evry, des étudiants au budget serré redoutent la hausse des loyers des résidences universitaires
A la rentrée, les tarifs des logements du Crous augmenteront de 3,5 %. Sur le campus d’Evry, dans l’Essonne, des jeunes racontent une vie où chaque euro compte.
La mauvaise nouvelle est arrivée en mars : à la rentrée 2024, les loyers de la résidence Marguerite-Yourcenar, sur le campus d’Evry-Courcouronnes (Essonne), augmenteront, comme dans toutes les cités universitaires de France, de 3,5 %. Les 15 000 étudiants locataires s’en inquiètent vivement. Trouver l’équilibre entre leur loyer et les dépenses essentielles était déjà un défi.
« C’est notre préoccupation du moment », témoigne, lundi 3 juin, Léa (le prénom a été changé, comme celui de tous les étudiants cités), 19 ans, étudiante en langues, croisée dans les couloirs étroits. Dans le studio d’à côté, Mona, 23 ans, est du même avis. L’étudiante en master de droit des assurances, qui vit dans la résidence universitaire depuis 2020, ne comprend pas l’enjeu de cette mesure. « C’était déjà difficile de payer le loyer depuis la pandémie [de Covid-19] », ajoute-t-elle, voyant dans cette décision un moyen de « précariser les étudiants encore plus ».
Léonard, 25 ans, avoue, lui aussi, être « dépassé par la situation ». Pour ce doctorant en robotique, qui bénéficie d’un financement doctoral, sa seule source de revenu, cette augmentation des loyers vient s’ajouter à un autre problème. Il déplore ne plus recevoir son aide personnalisée au logement (APL) depuis trois mois en raison d’un « dysfonctionnement sur le site de la CAF ». Egalement privée de cette allocation, Léa doit payer un loyer de 360 euros par mois alors que ses revenus mensuels oscillent entre 300 et 400 euros, en tant que monitrice à la bibliothèque universitaire. « Je dois débourser le strict minimum pour manger, et je ne peux pas me permettre d’extravagances », dit-elle.
Dans l’entrée, des tracts du Crous jonchent le sol, invitant les étudiants à renouveler leur demande de logement pour l’année universitaire 2024-2025. Dans cet imposant bâtiment en béton et en verre, qui abrite 200 studios de type T1, certains s’apprêtent à quitter les lieux. C’est le cas de Mona, dont la demande de renouvellement a été refusée, malgré deux recours. « Une rumeur circulait… On disait que nos chambres étaient réquisitionnées pour les Jeux olympiques », raconte-t-elle. La réalité est tout autre : ces résidents doivent céder la place aux boursiers et aux primo-entrants dans l’enseignement supérieur. Un équilibre difficile à trouver pour les Crous, où seuls 40 % à 50 % des locataires sont renouvelés d’une année sur l’autre, selon les chiffres du Centre national des œuvres universitaires et scolaires.
« Je mange ici à midi et le soir, je me débrouille »
Le Monde
A la rentrée, les tarifs des logements du Crous augmenteront de 3,5 %. Sur le campus d’Evry, dans l’Essonne, des jeunes racontent une vie où chaque euro compte.
La mauvaise nouvelle est arrivée en mars : à la rentrée 2024, les loyers de la résidence Marguerite-Yourcenar, sur le campus d’Evry-Courcouronnes (Essonne), augmenteront, comme dans toutes les cités universitaires de France, de 3,5 %. Les 15 000 étudiants locataires s’en inquiètent vivement. Trouver l’équilibre entre leur loyer et les dépenses essentielles était déjà un défi.
« C’est notre préoccupation du moment », témoigne, lundi 3 juin, Léa (le prénom a été changé, comme celui de tous les étudiants cités), 19 ans, étudiante en langues, croisée dans les couloirs étroits. Dans le studio d’à côté, Mona, 23 ans, est du même avis. L’étudiante en master de droit des assurances, qui vit dans la résidence universitaire depuis 2020, ne comprend pas l’enjeu de cette mesure. « C’était déjà difficile de payer le loyer depuis la pandémie [de Covid-19] », ajoute-t-elle, voyant dans cette décision un moyen de « précariser les étudiants encore plus ».
Léonard, 25 ans, avoue, lui aussi, être « dépassé par la situation ». Pour ce doctorant en robotique, qui bénéficie d’un financement doctoral, sa seule source de revenu, cette augmentation des loyers vient s’ajouter à un autre problème. Il déplore ne plus recevoir son aide personnalisée au logement (APL) depuis trois mois en raison d’un « dysfonctionnement sur le site de la CAF ». Egalement privée de cette allocation, Léa doit payer un loyer de 360 euros par mois alors que ses revenus mensuels oscillent entre 300 et 400 euros, en tant que monitrice à la bibliothèque universitaire. « Je dois débourser le strict minimum pour manger, et je ne peux pas me permettre d’extravagances », dit-elle.
Dans l’entrée, des tracts du Crous jonchent le sol, invitant les étudiants à renouveler leur demande de logement pour l’année universitaire 2024-2025. Dans cet imposant bâtiment en béton et en verre, qui abrite 200 studios de type T1, certains s’apprêtent à quitter les lieux. C’est le cas de Mona, dont la demande de renouvellement a été refusée, malgré deux recours. « Une rumeur circulait… On disait que nos chambres étaient réquisitionnées pour les Jeux olympiques », raconte-t-elle. La réalité est tout autre : ces résidents doivent céder la place aux boursiers et aux primo-entrants dans l’enseignement supérieur. Un équilibre difficile à trouver pour les Crous, où seuls 40 % à 50 % des locataires sont renouvelés d’une année sur l’autre, selon les chiffres du Centre national des œuvres universitaires et scolaires.
« Je mange ici à midi et le soir, je me débrouille »
Le Monde