A Toulouse, le déplacement des dealeurs provoque la fermeture d’un McDonald’s

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A Toulouse, le déplacement des dealeurs provoque la fermeture d’un McDonald’s

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En plein centre-ville, dans le quartier Jeanne-d’Arc, les commerçants sont excédés par un point de deal qui s’est installé à la sortie du métro. Le patron du restaurant de cette chaîne de fast-food a décidé de baisser le rideau.


Assis à la terrasse de son café-restaurant, Quaiyum (qui n’a pas souhaité donner son nom), le patron du Tchin, n’en peut plus : « Toute la journée, ils sont là. Ça fait trois ans que ça dure, tous les commerçants du quartier sont à bout. » « Ils », ce sont des groupes de jeunes, qui campent sur le trottoir et revendent cigarettes, médicaments ou stupéfiants en tout genre. Le quartier, c’est celui de Jeanne-d’Arc, en plein centre-ville, à deux pas du Capitole ou de la place Saint-Sernin, hauts lieux touristiques.

A la sortie de la bouche de métro qui donne sur les grands boulevards, une dizaine de mineurs ou de jeunes majeurs distillent les paquets de cigarettes venues d’Andorre, les doses de « shit » ou les gélules de prégabaline, un médicament habituellement prescrit pour traiter l’épilepsie et consommé pour ses effets désinhibants et stimulants.

Le phénomène s’est tellement amplifié, provoquant souvent des bagarres ou des courses-poursuites avec la police, que le patron du McDonald’s du quartier, Michel Réglat, a décidé de tirer le rideau, et l’a annoncé à grand bruit début octobre. Une décision rare pour la chaîne de fast-food. « Le 30 novembre, on ferme et la vingtaine de salariés sera reprise dans d’autres McDo de la ville. Jeanne-d’Arc est totalement gangrené par les dealeurs, on ne peut plus travailler », affirme M. Réglat, qui avance une baisse de son chiffre d’affaires de 40 % depuis l’installation de ces points de deal en 2020.
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Le propriétaire dit également « avoir subi de lourdes pertes et des dégradations, lors des manifestations des “gilets jaunes” puis celles contre la réforme des retraites ». L’installation des trafiquants porterait, selon lui, un « coup fatal à l’établissement pourtant très bien situé ».

« Nos employés ont peur »

« On a retrouvé des paquets de cigarettes et des doses de shit sous les tables ou dans les toilettes, témoigne le manageur du McDo, qui souhaite rester anonyme. Surtout, la tension monte depuis un an, les bagarres se succèdent, tous nos employés ont peur. » Le commerce voisin le plus proche, le Mak Food, un des plus anciens kebabs du quartier, a pour sa part décidé de vendre, excédé par les trafics qui se déroulent sur sa terrasse.

Alertée par les commerçants, dont le cinéma ABC situé non loin de là, la municipalité dit « traiter la question depuis un an, avant le buzz créé par le McDo ». Emilion Esnault, adjoint du maire Jean-Luc Moudenc (ex-Les Républicains) chargé de la sécurité, défend « des interventions quotidiennes de la police municipale, en lien avec la police nationale, pour démanteler un trafic encore assez faible ». L’élu pointe du doigt « la responsabilité des acheteurs et de l’Etat, qui ne procède pas à l’expulsion de ces jeunes, la plupart soumis à une obligation de quitter le territoire », selon lui.

Le Monde
 
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