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- Out 5, 2021
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A Tourcoing, le centre social est une « deuxième maison » pour les plus précaires
Le quartier de la Bourgogne, à Tourcoing, accueille une population paupérisée. Ici, comme ailleurs, les responsables et les bénévoles du centre social alertent sur les difficultés financières qui mettent en danger un service essentiel pour les habitants.
Le premier à pousser la porte du centre social de la Bourgogne, en cette fin février, vient chercher un recommandé. A l’accueil, Aida Secq n’est pourtant pas factrice, mais elle a suivi une formation. Elle assure, ce matin-là, les services liés au courrier et aux colis, en plus des inscriptions au centre de loisirs.
Quand La Poste a fermé dans ce quartier de Tourcoing (Nord), en pleine rénovation urbaine, il a fallu trouver une solution. C’était fin 2019. Dans quelques mois, une nouvelle Poste ouvrira, dans « la Halle », un bâtiment qui abritera quelques commerces alimentaires, un poste de police, un cabinet d’infirmières et France services. En attendant, il a fallu faire face.
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés De nombreux centres sociaux dans le rouge, l’Etat promet un « geste financier »
« Ici, les problématiques sociales sont très fortes, la population très paupérisée. Environ un tiers des habitants ne vivent que des minima sociaux, résume Harold George, le directeur du centre social, qui compte 680 familles adhérentes. Nous sommes là pour accueillir l’ensemble de la population, accompagner les initiatives des habitants, favoriser leur émancipation et créer du lien. »
Alors, quand, le 31 janvier, les centres sociaux sont descendus dans la rue, partout en France, pour alerter sur la baisse de leurs moyens, la mobilisation a été une évidence. « On a informé les habitants et les familles de ce qui se passait et qu’on était en danger. Tout de suite, ils ont dit : “On peut venir à la manif ?” », raconte Célia Holmes, référente famille.
Cours d’alphabétisation pleins
Elle partage son bureau avec quelques collègues, juste derrière l’accueil. Y entre qui veut. On s’y pose pour boire un café, parler, ou confier une situation inextricable, une détresse. « On prend le temps d’écouter et de trouver les associations spécialisées ou les partenaires à contacter. Nous ne sommes pas financés pour ça, mais c’est une partie de la fonction qu’on joue sur ce territoire », résume Célia Holmes. Passée saluer l’équipe, Fatima Belouarrak, la présidente du centre social, conclut : « Les gens viennent parce qu’ils ont confiance, ils se sentent écoutés, acceptés, il n’y a pas de jugement. »
Dans l’entrée, Rachida Bouhida discute avec une amie. Toutes deux sont devenues bénévoles ici. « On vient pour enlever l’ennui, pour se retrouver. On n’a pas beaucoup d’argent pour faire des activités, alors ici, c’est vraiment bien. Je ne connaissais personne quand je suis arrivée dans le quartier, en 2003. Je passe plus de temps ici que chez moi ! C’est ma deuxième maison ! » Arrivent les participants aux cours d’alphabétisation du mardi matin. Comme celui du vendredi, il est plein et la liste d’attente s’allonge.
Le Monde
Le quartier de la Bourgogne, à Tourcoing, accueille une population paupérisée. Ici, comme ailleurs, les responsables et les bénévoles du centre social alertent sur les difficultés financières qui mettent en danger un service essentiel pour les habitants.
Le premier à pousser la porte du centre social de la Bourgogne, en cette fin février, vient chercher un recommandé. A l’accueil, Aida Secq n’est pourtant pas factrice, mais elle a suivi une formation. Elle assure, ce matin-là, les services liés au courrier et aux colis, en plus des inscriptions au centre de loisirs.
Quand La Poste a fermé dans ce quartier de Tourcoing (Nord), en pleine rénovation urbaine, il a fallu trouver une solution. C’était fin 2019. Dans quelques mois, une nouvelle Poste ouvrira, dans « la Halle », un bâtiment qui abritera quelques commerces alimentaires, un poste de police, un cabinet d’infirmières et France services. En attendant, il a fallu faire face.
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« Ici, les problématiques sociales sont très fortes, la population très paupérisée. Environ un tiers des habitants ne vivent que des minima sociaux, résume Harold George, le directeur du centre social, qui compte 680 familles adhérentes. Nous sommes là pour accueillir l’ensemble de la population, accompagner les initiatives des habitants, favoriser leur émancipation et créer du lien. »
Alors, quand, le 31 janvier, les centres sociaux sont descendus dans la rue, partout en France, pour alerter sur la baisse de leurs moyens, la mobilisation a été une évidence. « On a informé les habitants et les familles de ce qui se passait et qu’on était en danger. Tout de suite, ils ont dit : “On peut venir à la manif ?” », raconte Célia Holmes, référente famille.
Cours d’alphabétisation pleins
Elle partage son bureau avec quelques collègues, juste derrière l’accueil. Y entre qui veut. On s’y pose pour boire un café, parler, ou confier une situation inextricable, une détresse. « On prend le temps d’écouter et de trouver les associations spécialisées ou les partenaires à contacter. Nous ne sommes pas financés pour ça, mais c’est une partie de la fonction qu’on joue sur ce territoire », résume Célia Holmes. Passée saluer l’équipe, Fatima Belouarrak, la présidente du centre social, conclut : « Les gens viennent parce qu’ils ont confiance, ils se sentent écoutés, acceptés, il n’y a pas de jugement. »
Dans l’entrée, Rachida Bouhida discute avec une amie. Toutes deux sont devenues bénévoles ici. « On vient pour enlever l’ennui, pour se retrouver. On n’a pas beaucoup d’argent pour faire des activités, alors ici, c’est vraiment bien. Je ne connaissais personne quand je suis arrivée dans le quartier, en 2003. Je passe plus de temps ici que chez moi ! C’est ma deuxième maison ! » Arrivent les participants aux cours d’alphabétisation du mardi matin. Comme celui du vendredi, il est plein et la liste d’attente s’allonge.
Le Monde