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Attentat d’Arras : le frère de Mohammed M., travailleur de la propagande de l’organisation Etat islamique
Movsar M., de deux ans plus âgé que le tueur du lycée d’Arras, a été condamné dans un dossier terroriste où une attaque contre les policiers de l’Elysée était projetée. L’enquête devra déterminer l’influence qu’il a exercée sur son frère.
« Un jeune homme intellectuellement curieux, très intelligent, qui marche sur un fil d’où l’on ne sait de quel côté il peut basculer », écrit le 10 décembre 2019 l’expert psychologue à propos de Movsar M. Ce frère n’a que deux ans de plus que Mohammed M., l’auteur de l’attaque au lycée d’Arras, qui a tué, vendredi 13 octobre, un professeur de lettres et blessé trois autres personnes de l’établissement. Un autre rapport socio-éducatif pose un « itinéraire familial difficile dans le contexte de la guerre en Tchétchénie, susceptible d’avoir occasionné une faille identitaire chez Movsar ».
Ces éléments sont extraits de l’ordonnance de mise en accusation (OMA) du projet d’attentat dit « de l’Elysée », un commando de quatre hommes radicalisés qui s’étaient rencontrés sur les réseaux sociaux, avait été infiltré par un agent de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), puis interpellés par ce même service à l’issue d’une transaction visant à acheter des kalachnikovs. Leur but était de viser les policiers gardant le palais de l’Elysée, et de tirer sur les civils se promenant sur l’avenue. Movsar, lui, était le cinquième homme : il ne devait pas directement participer à l’attentat, mais s’occuper de la publication de la vidéo de revendication.
« Community manager » du djihad
Car ce que décrit l’OMA, c’est le rôle de « community manager » du djihad de Movsar, qui malgré son jeune âge – il n’a que 17 ans à l’époque des faits – est un « jeune membre radicalisé de la communauté tchétchène particulièrement virulent sur les réseaux sociaux », notent les deux juges d’instruction du dossier. Dès décembre 2016, alors qu’il n’a que 15 ans, il participe à une séquence « valeurs de la République » en classe, autour de la liberté d’expression et de l’attentat de Charlie Hebdo. Il explique que « l’attentat a eu lieu parce qu’ils ont insulté les musulmans. Ils ont insulté l’islam en représentant le Prophète ». Cette intervention lui vaut un signalement aux autorités par le lycée Gambetta d’Arras.
Lors de son arrestation le 23 juillet 2019, les enquêteurs de la DGSI trouvent dans son téléphone de très nombreuses vidéos pro-djihad et pro-organisation Etat islamique (EI). Il a aussi créé des dizaines de chaînes Telegram pour les faire circuler, témoignant d’une « appétence particulière pour la propagande ».
Sa mère, auditionnée le jour de l’interpellation de son fils, raconte qu’elle vit seule avec ses quatre enfants depuis l’expulsion de son mari vers la Russie. Selon elle, son fils est triste depuis le départ de son père, il s’est « renfermé ». Il se fait appeler « Abdullah » et pratique un islam modéré, fait de ramadan, des cinq prières par jour, de quelques passages à la mosquée d’Arras. Surtout, elle précise qu’il est « contre le terrorisme ».
Le Monde
Movsar M., de deux ans plus âgé que le tueur du lycée d’Arras, a été condamné dans un dossier terroriste où une attaque contre les policiers de l’Elysée était projetée. L’enquête devra déterminer l’influence qu’il a exercée sur son frère.
« Un jeune homme intellectuellement curieux, très intelligent, qui marche sur un fil d’où l’on ne sait de quel côté il peut basculer », écrit le 10 décembre 2019 l’expert psychologue à propos de Movsar M. Ce frère n’a que deux ans de plus que Mohammed M., l’auteur de l’attaque au lycée d’Arras, qui a tué, vendredi 13 octobre, un professeur de lettres et blessé trois autres personnes de l’établissement. Un autre rapport socio-éducatif pose un « itinéraire familial difficile dans le contexte de la guerre en Tchétchénie, susceptible d’avoir occasionné une faille identitaire chez Movsar ».
Ces éléments sont extraits de l’ordonnance de mise en accusation (OMA) du projet d’attentat dit « de l’Elysée », un commando de quatre hommes radicalisés qui s’étaient rencontrés sur les réseaux sociaux, avait été infiltré par un agent de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), puis interpellés par ce même service à l’issue d’une transaction visant à acheter des kalachnikovs. Leur but était de viser les policiers gardant le palais de l’Elysée, et de tirer sur les civils se promenant sur l’avenue. Movsar, lui, était le cinquième homme : il ne devait pas directement participer à l’attentat, mais s’occuper de la publication de la vidéo de revendication.
« Community manager » du djihad
Car ce que décrit l’OMA, c’est le rôle de « community manager » du djihad de Movsar, qui malgré son jeune âge – il n’a que 17 ans à l’époque des faits – est un « jeune membre radicalisé de la communauté tchétchène particulièrement virulent sur les réseaux sociaux », notent les deux juges d’instruction du dossier. Dès décembre 2016, alors qu’il n’a que 15 ans, il participe à une séquence « valeurs de la République » en classe, autour de la liberté d’expression et de l’attentat de Charlie Hebdo. Il explique que « l’attentat a eu lieu parce qu’ils ont insulté les musulmans. Ils ont insulté l’islam en représentant le Prophète ». Cette intervention lui vaut un signalement aux autorités par le lycée Gambetta d’Arras.
Lors de son arrestation le 23 juillet 2019, les enquêteurs de la DGSI trouvent dans son téléphone de très nombreuses vidéos pro-djihad et pro-organisation Etat islamique (EI). Il a aussi créé des dizaines de chaînes Telegram pour les faire circuler, témoignant d’une « appétence particulière pour la propagande ».
Sa mère, auditionnée le jour de l’interpellation de son fils, raconte qu’elle vit seule avec ses quatre enfants depuis l’expulsion de son mari vers la Russie. Selon elle, son fils est triste depuis le départ de son père, il s’est « renfermé ». Il se fait appeler « Abdullah » et pratique un islam modéré, fait de ramadan, des cinq prières par jour, de quelques passages à la mosquée d’Arras. Surtout, elle précise qu’il est « contre le terrorisme ».
Le Monde