Au lycée Joliot-Curie de Nanterre, les raisons d’une escalade du conflit entre les élèves et l’administration

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Au lycée Joliot-Curie de Nanterre, les raisons d’une escalade du conflit entre les élèves et l’administration​


Le parvis de l’établissement a été le théâtre, cette semaine, de heurts entre la police et des lycéens. Les enseignants sont, par ailleurs, mobilisés depuis le début du mois de septembre contre la mutation, jugée abusive, d’un professeur syndicaliste.

Les élèves du lycée Joliot-Curie de Nanterre hésitent sur la meilleure manière d’expliquer leur mouvement, à l’issue d’une semaine agitée pour cet établissement de 1 700 élèves. « Vous savez, Madame, nous on veut juste réussir. » Tous assurent avoir voulu réclamer le retour d’un dispositif d’aides aux devoirs qu’ils apprécient beaucoup, alors que certains rapportent des conditions familiales peu propices aux apprentissages. Un blocus « pacifique » a été mis en place, lundi 10 octobre, expliquent les lycéens.


Mais, dès mardi 11 octobre, la situation dégénère face à la présence de policiers, « beaucoup plus nombreux » que la veille, selon ces élèves et plusieurs de leurs enseignants. Quatorze garçons sont interpellés, dont au moins un n’est pas élève de l’établissement, et passent la nuit au commissariat, devant lequel se rassemblent parents et soutiens, dont l’avocat Arié Alimi et la députée (Europe Ecologie-Les Verts) des Hauts-de-Seine Sabrina Sebaihi.


Trois convocations sont prononcées devant le juge des enfants pour « violences aggravées sur personne dépositaire de l’autorité publique et avec arme », précise le parquet de Nanterre. Jeudi 13 octobre, de nouvelles tensions entre policiers et lycéens éclatent et débouchent sur deux gardes à vue. L’une est levée dans la soirée et l’autre donne lieu à une convocation devant le juge des enfants pour « violences volontaires aggravées ».


« Réelle souffrance »​


Comment le lycée Joliot-Curie a-t-il pu atteindre, en quelques jours, un tel niveau de tension ? Pour le comprendre, il faut remonter à la rentrée de septembre, lorsque Kai Terada, un enseignant en mathématiques en poste depuis longtemps dans l’établissement, a appris sa suspension, puis sa mutation « dans l’intérêt du service ». Il est un membre actif du syndicat SUD-Education, dont il est le représentant pour les Hauts-de-Seine.


Très vite, Kai Terada reçoit des soutiens contre cette mutation dont les motifs restent, à ce jour, peu clairs. L’ensemble des syndicats d’enseignants – y compris le SGEN-CFDT et l’UNSA – font part de leur inquiétude en comité technique ministériel, le 23 septembre.

Le Monde
 
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