Banlieues : le comité interministériel des villes de nouveau repoussé

Roter.Teufel

Sub-Administrador
Team GForum
Entrou
Out 5, 2021
Mensagens
23,241
Gostos Recebidos
946
Banlieues : le comité interministériel des villes de nouveau repoussé

1e2e5ea_1696342362963-000-33lz2pf.jpg


Attendue depuis des mois, la rencontre prévue le 9 octobre pour fixer les grandes orientations en matière de politique de la ville n’aura pour l’heure pas lieu. Mais un Conseil national de la refondation post-émeutes se tiendra jeudi 5 octobre à Matignon. Des élus disent leur déception.

C’est une « immense déception » pour Catherine Arenou, maire divers droite de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), de celles « qu’on a du mal à digérer ». Le comité interministériel des villes (CIV), qui devait avoir lieu lundi 9 octobre et dont l’objectif est de fixer les grandes orientations en matière de politique de la ville, est une fois encore repoussé. Il était attendu depuis des mois, aucune nouvelle date n’a pas été communiquée. « Il devrait avoir lieu dans les prochaines semaines », a indiqué Matignon aux élus.

Alors que les banlieues ont été confrontées à plusieurs jours d’émeutes urbaines cet été, à la suite de la mort de Nahel M., jeune homme de 17 ans tué par un policier lors d’un contrôle à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin, maires et associations espéraient de ce CIV qu’ils réclament depuis un an « du souffle et de l’ampleur », poursuit l’édile des Yvelines ; « des propositions fortes », souligne Gilles Leproust, président de l’Association des maires ville et banlieue et maire communiste d’Allonnes (Sarthe) ; « la preuve d’une prise en compte de ce que vivent les habitants au quotidien et une volonté affirmée de rétablir la justice sociale », embraye Mohamed Mechmache, de la coordination Pas sans nous. En coulisses, d’autres emploient un langage moins policé : « on nous prend pour des cons », « on se fout de notre gueule », « on nous fait marcher depuis des mois, des années ».

La raison de ce report ? L’Elysée a fait savoir qu’il voulait qu’un Conseil national de la refondation (CNR) post-émeutes se tienne avant le CIV. L’objectif ? Dissocier le sujet des émeutes de celui des quartiers populaires, deux objets distincts selon l’exécutif qui, au vu des données recueillies – seulement un tiers des villes touchées par les violences abriteraient un quartier populaire –, estime que les violences urbaines concernent la France entière.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Contrats de ville : Olivier Klein lance un « CNR des quartiers populaires »

« Quel désastre ! »

Organisé à la hâte, un CNR aura donc lieu ce jeudi 5 octobre à 17 heures sous l’égide de la première ministre, Elisabeth Borne, rue de Varenne. Une cinquantaine d’invitations ont été envoyées (organisations syndicales et patronales, associations…). Des péripéties d’agenda ont empêché le CNR d’avoir lieu plus tôt.

Qu’importe, aux yeux de nombre d’élus de banlieue, cet énième report est le signe d’un désintérêt de l’exécutif pour les quartiers. « On ne sait rien sur ce CNR, on a découvert ça lundi soir, on ne sait pas qui est invité… », commente la maire de Chanteloup. « Quel désastre !, s’exclame M. Leproust. Ça commence à bien faire tous ces reports. » Un comité interministériel des villes avait pourtant bien eu lieu le 30 juin. Prévu de longue date et présidé par Mme Borne, entourée de seize ministres, à Matignon, il avait été maintenu malgré les émeutes. Mais le gouvernement avait alors choisi de ne faire aucune annonce et de mettre l’accent sur l’action répressive des pouvoirs publics, suscitant déception et colère de la part des acteurs des quartiers qui espéraient un volet social.

Le Monde
 
Topo