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- Out 5, 2021
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Ce que contient le rapport de la Ciivise pour lutter contre l’inceste et les violences sexuelles sur les enfants
Mieux repérer, améliorer la prise en charge judiciaire… Près de trois ans après sa création, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants remet officiellement son rapport final, vendredi, qui comporte 82 préconisations.
Le 23 janvier 2021, Emmanuel Macron annonçait la création d’une Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise). Sa mission : recueillir la parole des victimes et, à partir de ces témoignages, formuler des recommandations de politiques publiques. Presque trois ans plus tard, quatre-vingt-deux préconisations composent son rapport final, remis officiellement, vendredi 17 novembre, à Charlotte Caubel, la secrétaire d’Etat chargée de l’enfance.
Le travail, colossal, mené par la Ciivise sous la coprésidence du magistrat Edouard Durand et de la travailleuse sociale Nathalie Mathieu, tient en 600 pages. La commission a recueilli près de 30 000 témoignages lors d’auditions, par téléphone, par écrit, par l’intermédiaire de son questionnaire en ligne ou lors des réunions publiques organisées chaque mois dans une ville de France.
C’est à partir de ces récits, mais aussi des travaux en sciences sociales et des œuvres littéraires traitant de ce sujet, que la commission a élaboré sa réflexion. Dans son rapport sont analysés les mécanismes des violences sexuelles envers les enfants, et en particulier ceux de l’inceste, ainsi que leurs conséquences, suivis d’une présentation des mesures pour améliorer la protection.
La « doctrine » de la Ciivise, résolument positionnée aux côtés des victimes, se lit dans le titre du rapport, « Violences sexuelles faites aux enfants : “On vous croit” ». « L’inceste est un crime invisible aux yeux du législateur et donc de la société (…). Face à cette urgence, pour remédier à ces confusions, lever le voile sur le déni et enfin mettre des mots sur cet innomé, la Ciivise a souhaité repenser l’inceste et définir ses spécificités de façon à rendre compte de l’ensemble des formes que prennent ces violences, et de leurs conséquences tentaculaires », peut-on lire.
Un phénomène massif, ancré dans le déni
De quoi parle-t-on ? Pour dire l’ampleur du phénomène, quelques chiffres récents, tirés notamment d’une enquête réalisée en 2020 par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale pour la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), sont cités dans le rapport. Une personne sur dix a été victime de violences sexuelles dans son enfance. Cela concerne 5,4 millions de femmes et d’hommes adultes. Et la famille est le premier espace dans lequel se déroulent ces violences (81 % des agresseurs sont au sein de la famille, 22 % au sein de l’entourage proche, 11 % au sein d’une institution, 8 % au sein de l’espace public, selon les victimes, dont certaines déclarent plusieurs agresseurs). Chaque année, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles, notamment d’inceste, martèle depuis des mois la Ciivise.
Le Monde
Mieux repérer, améliorer la prise en charge judiciaire… Près de trois ans après sa création, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants remet officiellement son rapport final, vendredi, qui comporte 82 préconisations.
Le 23 janvier 2021, Emmanuel Macron annonçait la création d’une Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise). Sa mission : recueillir la parole des victimes et, à partir de ces témoignages, formuler des recommandations de politiques publiques. Presque trois ans plus tard, quatre-vingt-deux préconisations composent son rapport final, remis officiellement, vendredi 17 novembre, à Charlotte Caubel, la secrétaire d’Etat chargée de l’enfance.
Le travail, colossal, mené par la Ciivise sous la coprésidence du magistrat Edouard Durand et de la travailleuse sociale Nathalie Mathieu, tient en 600 pages. La commission a recueilli près de 30 000 témoignages lors d’auditions, par téléphone, par écrit, par l’intermédiaire de son questionnaire en ligne ou lors des réunions publiques organisées chaque mois dans une ville de France.
C’est à partir de ces récits, mais aussi des travaux en sciences sociales et des œuvres littéraires traitant de ce sujet, que la commission a élaboré sa réflexion. Dans son rapport sont analysés les mécanismes des violences sexuelles envers les enfants, et en particulier ceux de l’inceste, ainsi que leurs conséquences, suivis d’une présentation des mesures pour améliorer la protection.
La « doctrine » de la Ciivise, résolument positionnée aux côtés des victimes, se lit dans le titre du rapport, « Violences sexuelles faites aux enfants : “On vous croit” ». « L’inceste est un crime invisible aux yeux du législateur et donc de la société (…). Face à cette urgence, pour remédier à ces confusions, lever le voile sur le déni et enfin mettre des mots sur cet innomé, la Ciivise a souhaité repenser l’inceste et définir ses spécificités de façon à rendre compte de l’ensemble des formes que prennent ces violences, et de leurs conséquences tentaculaires », peut-on lire.
Un phénomène massif, ancré dans le déni
De quoi parle-t-on ? Pour dire l’ampleur du phénomène, quelques chiffres récents, tirés notamment d’une enquête réalisée en 2020 par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale pour la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), sont cités dans le rapport. Une personne sur dix a été victime de violences sexuelles dans son enfance. Cela concerne 5,4 millions de femmes et d’hommes adultes. Et la famille est le premier espace dans lequel se déroulent ces violences (81 % des agresseurs sont au sein de la famille, 22 % au sein de l’entourage proche, 11 % au sein d’une institution, 8 % au sein de l’espace public, selon les victimes, dont certaines déclarent plusieurs agresseurs). Chaque année, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles, notamment d’inceste, martèle depuis des mois la Ciivise.
Le Monde