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Combattre l’inégal accès à l’avortement mérite mieux que des postures politiques

Roter.Teufel

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Combattre l’inégal accès à l’avortement mérite mieux que des postures politiques

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Le chef de l’Etat a débloqué le processus parlementaire qui permettrait d’allonger de quinze jours le délai de recours à l’interruption volontaire de grossesse. Un marqueur de gauche opportun, après la victoire de Valérie Pécresse à la primaire de la droite.

Serait-ce un effet de l’entrée en scène de Valérie Pécresse ? Quarante-huit heures après la victoire à la primaire de la droite de la présidente (Les Républicains, LR) de la région Ile-de-France, c’est un marqueur traditionnel de la gauche qu’a mis en avant Emmanuel Macron. Après s’y être opposé à deux reprises, le chef de l’Etat a concédé en début de semaine qu’une proposition de loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), qui prévoit d’allonger les délais de recours à l’avortement de douze à quatorze semaines de grossesse, soit inscrite par le gouvernement à l’agenda du Sénat, en janvier, débloquant le processus parlementaire et ouvrant la voie à une possible adoption définitive d’ici à la fin du quinquennat.

Les députés s’étaient affranchis quelques jours plus tôt des réticences de l’exécutif, divisé sur le texte, en l’adoptant en deuxième lecture, le 30 novembre, après que le ministre de la santé Olivier Véran se fut dit favorable « à titre personnel ».

A l’Assemblée nationale, comme toujours lorsqu’il est question d’IVG, les deux jours de discussions qui ont précédé l’adoption de la proposition de loi portée par la députée (ex-La République en marche, Val-de-Marne) Albane Gaillot ont été l’occasion d’un jeu de postures. Avec, d’un côté, le camp conservateur, autoproclamé défenseur de la santé des femmes et des « droits de l’enfant à naître », et, de l’autre, le camp progressiste, déterminé à défendre pour sa part le droit des femmes à disposer de leur corps.

Dans l’Hémicycle, les adversaires les plus virulents de toute atteinte au sacro-saint « équilibre » de la loi Veil ont émaillé leurs arguments de descriptions techniques destinées à choquer. Florilège : « A quatorze semaines, [le fœtus] mesure 120 millimètres et sa tête est ossifiée, ce qui signifie qu’il faut couper le fœtus en morceaux » (Patrick Hetzel, Bas-Rhin, LR) ; « Il faut savoir qu’à ce stade de la grossesse, la taille du fœtus impose sa dilacération et que les conséquences pour la femme peuvent être des plus lourdes » (Marie-France Lorho, Vaucluse, non inscrite) ; « Cette opération consiste à déchiqueter et à aspirer les restes » (Agnès Thill, Oise, Union des démocrates et indépendants).

« Parcours de soins difficile »

De son côté, Albane Gaillot a jugé utile de plaider, dès la discussion générale, pour « un pas de côté ». « Nous sommes législateurs et non médecins », a-t-elle rappelé, en s’appuyant cependant sur l’avis positif rendu en décembre 2020 par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) concernant l’allongement des délais. L’instance, sollicitée par le gouvernement lors de la première lecture de la proposition de loi, avait en effet estimé, en décembre 2020, que cette modification faciliterait le recours à l’IVG pour certaines des 1 500 à 2 000 femmes (de 3 000 à 5 000 selon le Planning familial) contraintes chaque année de se rendre à l’étranger pour avorter, faute d’avoir pu le faire dans les temps.

Le Monde
 
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