Condamnation requise à l’encontre du sénateur d’extrême droite Stéphane Ravier pour « diffamation raciale »

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Condamnation requise à l’encontre du sénateur d’extrême droite Stéphane Ravier pour « diffamation raciale »

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Le tribunal de Marseille demande que l’élu des Bouches-du-Rhône soit condamné à 1 000 euros d’amende pour des propos tenus sur Twitter après un fait divers, en 2021.

Une amende pénale de 1 000 euros a été requise contre le sénateur Reconquête ! des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier, jugé, vendredi 12 mai, pour « diffamation raciale ». En juillet 2021, peu après le meurtre à l’arme blanche d’un vendeur d’une boutique de téléphonie de Seine-et-Marne, il tweetait sous la photo de la victime : « Théo, 18 ans, assassiné par un Sénégalais à Claye-Souilly. L’immigration tue la jeunesse de France. » Sur un signalement de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), le parquet de Marseille avait ouvert une enquête.
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Face au tribunal correctionnel qu’il transforme en tribune, Stéphane Ravier assume et valide ses propos, auxquels il dénie tout amalgame raciste et diffamatoire. « Je ne dénonce pas une nationalité, une race, une religion, mais les conséquences d’une politique. »

Le transfuge du Rassemblement national (RN) – il a rallié Eric Zemmour avant l’élection présidentielle de 2022 – estime même que c’est « on devoir d’alerter sur ce phénomène, fidèle à es convictions, confirmées par les statistiques et par les conclusions tirées par la majorité des Français, qui souhaitent que la politique d’immigration change dans ce pays ». Son avocat, Me Pierre-Vincent Lambert, qui cite des tweets de Jordan Bardella, le président du RN, et de Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, affirme qu’« une condamnation serait une censure de toute opinion sur l’immigration, de toute critique négative, comme lorsque certains affirment que l’immigration fait pression à la baisse sur les salaires ».

« Parole toxique »

Des arguments balayés par le procureur Alain Berthomieu : « La juxtaposition de la nationalité de l’assassin présumé [de Théo] et du terme “immigration” consiste à viser, à désigner la communauté des immigrés à laquelle sont imputés des faits criminels qui portent atteinte à l’honneur. » Et, puisqu’il s’agit d’« un professionnel de la communication », le procureur ne lui reconnaît pas l’excuse d’une exagération induite par la nécessaire brièveté de l’expression sur Twitter.

Alors que le sénateur d’extrême droite se drape dans la liberté d’expression, ses contradicteurs – la Licra, la Ligue des droits de l’homme et la Maison des Potes, qui se sont constituées partie civile – dénoncent le « populisme » de l’élu, sa volonté de jouer sur les peurs. « Oui, on doit parler de l’immigration et les politiques ne s’en gênent pas, mais, estime Me Serge Tavitian, avocat de la Licra, il ne faut pas dépasser les bornes fixées par la loi. »


Le Monde
 
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