Dans les collèges, l’heure de soutien en 6ᵉ suspendue au « pacte enseignant »

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Dans les collèges, l’heure de soutien en 6ᵉ suspendue au « pacte enseignant »

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Parmi les principales mesures annoncées pour la rentrée de septembre figure une nouvelle heure de soutien en classe de 6ᵉ. Mais la possibilité de faire cette heure en petits groupes n’est pas garantie, le ministère n’ayant pas prévu de financement spécifique.

Emmanuel Macron l’a solennellement déclaré lors de son allocution du 17 avril : « Dès la rentrée, notre école va changer à vue d’œil. » Parmi les évolutions listées par le chef de l’Etat figure un « meilleur accompagnement » des élèves en français et en mathématiques, référence à la principale mesure annoncée ces derniers mois par le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye. A la rentrée 2023, tous les élèves de 6e doivent bénéficier d’une heure hebdomadaire de soutien ou d’approfondissement, selon leur niveau, destinée à « renforcer les savoirs fondamentaux ».
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Dans les collèges, cependant, l’heure est au grand flou quant à la possibilité de tenir cette promesse. « Nous n’avons reçu aucun financement spécifique, et nous n’avons aucune réponse quant à la faisabilité de groupes de niveaux », résume Audrey Chanonat, principale du collège Elisée-Mousnier de Cognac (Charente) et secrétaire nationale du SNPDEN-UNSA.

Dans les nouvelles grilles horaires de la classe de 6e, officiellement publiées par le ministère de l’éducation nationale le 7 avril, la nouvelle heure de soutien est introduite dans l’emploi du temps des élèves en lieu et place de l’heure de technologie, supprimée à la rentrée. Les dotations horaires que reçoivent les établissements pour financer les cours obligatoires ainsi que les options et les enseignements en groupes réduits n’ayant pas été abondées par le ministère depuis leur distribution initiale aux établissements – avant l’annonce du ministre –, le dispositif ne peut, pour l’heure, être financé qu’en utilisant ladite heure anciennement dédiée à la technologie. Or, pour au moins faire des demi-groupes, les équipes de direction ont besoin de deux heures financées pour chaque classe.

Mission prioritaire

Autrement dit, en l’état actuel des moyens prévus, les collèges ne peuvent garantir qu’une heure hebdomadaire en classe entière, là où toute la communauté éducative s’accorde à dire que la mesure ne peut être pertinente pour l’accompagnement des élèves qu’en petits groupes. L’expérimentation des « 6e tremplin » dans l’académie d’Amiens, qui sert de modèle à cette nouvelle mesure, fonctionne sur ce principe. « Ce n’est pas avec l’équivalent de trente minutes hebdomadaire en français et en mathématiques devant des groupes entre vingt-cinq et trente élèves qu’on va améliorer la maîtrise des savoirs fondamentaux », déplore Audrey Chanonat.
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La direction générale de l’enseignement scolaire explique au Monde que les établissements recevront « dans les semaines qui viennent » la répartition des moyens du « pacte enseignant » qui leur permettront d’« écrêter la taille des groupes » grâce à la participation des professeurs du premier degré. La Rue de Grenelle a en effet érigé la participation à l’heure de soutien ou d’approfondissement dans les collèges en mission prioritaire du pacte pour les professeurs des écoles volontaires, qui devront s’engager sur un volume d’au moins dix-huit heures d’intervention pour une rémunération annuelle de 1 130 euros net.

Le Monde
 
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