Election présidentielle 2022 : « Anne Hidalgo ne sait plus à quel héritage se vouer »

Roter.Teufel

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Election présidentielle 2022 : « Anne Hidalgo ne sait plus à quel héritage se vouer »


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Alors que Valérie Pécresse s’emploie à ressouder la droite républicaine, la candidate socialiste échoue à rassembler la gauche, observe, dans sa chronique, Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».

Chronique. « Anne, ma sœur Anne ne vois-tu rien venir ? » Comme dans le conte de Perrault, la maire de Paris en est réduite à répondre, jour après jour, du haut de son balcon : « Je ne vois que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie. » Créditée dans les sondages d’environ 5 % des intentions de vote, parfois même moins, la candidate socialiste à l’élection présidentielle de 2022 est devenue, malgré elle, une tragédienne de la politique, la énième incarnation de la descente aux enfers du Parti socialiste (PS).

Face au désastre qui menace la gauche, elle a tenté le tout pour le tout, mardi 7 décembre, sur TF1, au terme d’une folle journée marquée par un spectaculaire demi-tour ferroviaire en gare de Poitiers : toute affaire cessante, il fallait que les candidats de gauche mettent un terme à leur désunion et acceptent de se soumettre à une primaire ouverte destinée à sélectionner « la » ou « le » meilleur(e). Et tant pis si, jusqu’à présent, la candidate était farouchement opposée à un tel exercice. Tant pis si le PS venait de gommer de ses statuts la possibilité d’en organiser une.
Lire aussi Article réservé à nos abonnés Anne Hidalgo joue son va-tout en proposant une primaire à gauche pour la présidentielle 2022

Une rumeur accréditant le possible retour dans le jeu politique de l’iconique Christiane Taubira a tout changé. Anne Hidalgo a tourné casaque. Elle a fait sien le combat des initiateurs de la primaire populaire, qui militent, à coups de pétitions, pour l’union des gauches autour d’un socle commun. Las, à peine énoncé, son « big bang » est retombé comme un soufflé mal cuit. Un à un, ses concurrents, y compris les mieux intentionnés comme Arnaud Montebourg, se sont dérobés, soupçonnant la candidate socialiste de chercher l’issue de secours qui la sauverait d’une campagne qui prend l’eau.
Dynamique d’union derrière Pécresse

Le constat dressé par Anne Hidalgo est pourtant difficilement contestable. Dans la configuration actuelle, avec sept candidats en lice et un total d’intentions de vote qui ne dépasse pas 25 % des suffrages exprimés, la gauche se donne toutes les chances d’être la principale vaincue de l’élection présidentielle. Puis, la principale victime des élections législatives qui suivront.

Faute d’accords électoraux entre eux, les candidats de chaque parti risquent de compter un très petit nombre de députés voire pas d’élus du tout dans la prochaine Assemblée nationale. Cela compliquerait d’autant la reconstruction à un moment où la gauche donne le sentiment d’avoir perdu la bataille idéologique : quelle que soit sa sensibilité, elle peine à imposer ses propositions sur le plan social, et quelle que soit son attitude face à Eric Zemmour (débat ou boycottage), elle ne parvient pas à contrer l’offensive de l’extrême droite sur les questions identitaire et migratoire.


Le Monde
 
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