L’extradition du « pizzaiolo mafieux » de Saint-Etienne ordonnée par la justice

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L’extradition du « pizzaiolo mafieux » de Saint-Etienne ordonnée par la justice

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La cour d’appel de Lyon demande l’extradition d’Edgardo Greco, tueur de la mafia calabraise condamné en Italie, en cavale depuis seize ans. Il s’est pourvu en cassation, suspendant ainsi temporairement la décision.

Connu des gourmets stéphanois sous le nom de « Rocco », Edgardo Greco, aimable pizzaiolo italien, devra peut-être rentrer en Italie sous escorte policière pour purger sa peine de prison à perpétuité. Son extradition, demandée jeudi 27 avril au matin par la chambre d’instruction de la cour d’appel de Lyon (suspendue par un pourvoi en cassation), ramène cet homme de 63 ans, en cavale depuis 2006, à sa première carrière : celle d’un tueur de la mafia calabraise.

L’histoire italienne d’Edgardo Greco transporte dans la Calabre des années 1990. Un temps où les clans de la’Ndrangheta réglaient leurs comptes dans des bains de sang, même en plein jour. A Cosenza, après avoir gravi les rangs de la hiérarchie des hommes de main, le jeune Greco avait su se faire un nom auprès du clan Perna-Pranno. Un surnom, même, celui de « tueur des prisons », en référence à ses forfaits commis dans l’univers carcéral.

Son principal fait d’armes sera celui qui précipitera sa fuite. En 2006, dans le cadre du maxi-procès « Missing », M. Greco est déclaré coupable d’un double homicide, pour le compte du puissant clan auquel il était affilié.

Le 5 janvier 1991, celui qui était connu non pas encore pour ses talents culinaires mais pour sa fonction de « killer », entraîne dans une poissonnerie les deux frères Stefano et Giuseppe Bartolomeo – soupçonnés de fomenter un projet sécessionniste. Il a accompli sa mission, trucidant ses ennemis à coups de barre de fer. Deux ans plus tard, selon l’accusation, il déterrera leurs cadavres pour les faire disparaître dans un bain d’acide.

Passion pour la cuisine

Greco s’évapore lui aussi, mais d’une autre manière, une fois prononcée sa peine d’emprisonnement à perpétuité par le tribunal de Catanzaro. D’après la police italienne, il vadrouille un temps à travers l’Europe, avant de se poser en Allemagne et en Autriche. Devançant les limiers à ses trousses, il coupe toute communication avec sa famille. Le meilleur moyen d’échapper aux écoutes et de se faire oublier.

Greco reste neuf années en France, sans être inquiété. Il profite de sa passion pour la cuisine, et d’un savoir-faire éprouvé, pour se faire embaucher dans différents restaurants italiens. A Saint-Etienne, il vivait seul, dans un appartement du centre-ville. Sa carte d’identité indique le nom d’emprunt de Paolo Dimitrio. Pour ses amis et ses clients, il est simplement « Rocco », ce sympathique Italien qui se dit originaire des Pouilles, sans trop s’épancher sur son passé. Jusqu’à ce qu’il baisse la garde.

Le Monde
 
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