L’Insee confirme le désamour des Français pour les grandes métropoles

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L’Insee confirme le désamour des Français pour les grandes métropoles

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Une étude publiée jeudi 16 mars confirme la baisse d’attractivité des grands pôles urbains en 2022. La crise sanitaire et le développement du télétravail ont modifié le rapport des ménages à leur lieu de résidence.

L’effet de l’épidémie de Covid-19 sur les mouvements migratoires à travers la France ne s’est pas dissipé. « Crise sanitaire et développement du télétravail : davantage de départs des pôles des grandes métropoles et de l’aire parisienne », l’étude publiée jeudi 16 mars par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révèle la persistance, jusqu’en 2022, de mouvements de population du cœur des pôles urbains vers des zones moins denses.

Pour mener ce travail, l’institut statistique s’est appuyé sur deux sources : les changements d’adresse (contrats de réexpédition définitive de La Poste) et les données issues du répertoire des véhicules (cartes grises).

Premier constat : en raison de la crise sanitaire, les flux migratoires vers les régions déjà très attractives, l’arc atlantique (Bretagne, Nouvelle-Aquitaine) et le sud du pays (Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur), se sont accentués.

En Corse et en Occitanie, le mouvement ne cesse de s’amplifier, y compris en 2022. La Bretagne reste quant à elle la région la plus attractive : en 2021, les arrivées mesurées y sont environ deux fois plus nombreuses que les départs, mais cette attractivité qui, au lendemain de la crise, avait été très forte, a commencé à s’estomper en 2022.

En revanche, le solde migratoire se révèle négatif dans le Grand-Est, les Hauts-de-France et surtout en Ile-de-France où, en 2022, on a enregistré 35 arrivées de ménages en provenance d’autres régions pour 100 départs. « Ce ratio se redresse légèrement par rapport à 2021 (31 arrivées pour 100 départs), mais reste nettement inférieur à celui d’avant-crise (43 arrivées pour 100 départs) », note l’Insee.

Evolution « pas anodine »

Avant même la crise sanitaire, l’Ile-de-France enregistrait un solde migratoire négatif de 100 000 personnes, mais celui-ci « s’est probablement accru de quelques dizaines de milliers de personnes », souligne Isabelle Kabla-Langlois, directrice régionale Ile-de-France de l’Insee et coautrice de l’étude. « On ne peut pas parler d’exode urbain », poursuit-elle, mais cette évolution, qui devra être confirmée par les résultats du prochain recensement, attendus courant 2023, « n’est pas anodine ».

Au-delà de Paris, les métropoles dans leur ensemble sont les grandes perdantes de ces mouvements migratoires. Les agglomérations de plus de 700 000 habitants, qui, avant l’épidémie, affichaient pour la plupart un solde migratoire positif, connaissent elles aussi « une tendance postcrise » de baisse d’attractivité.

Deux types de flux migratoires coexistent : les premiers s’opèrent au sein même des grandes métropoles, du centre vers leur couronne, particulièrement en région parisienne.

Surtout, des flux croissants de population quittent les métropoles en direction des villes de taille moyenne et petite. La dynamique est la même dans les campagnes : les « entrées » ont été nettement supérieures aux « sorties » dans ces territoires, bien davantage en 2022 qu’en 2019, alors que « l’excédent migratoire tendait à se tarir avant la pandémie ». Autant d’évolutions que l’Insee attribue en particulier « aux possibilités nouvelles qu’offre le télétravail ».

Le Monde
 
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