La construction du plus grand refuge pour animaux de la SPA torpillée par une faillite

Roter.Teufel

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La construction du plus grand refuge pour animaux de la SPA torpillée par une faillite



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Le grand chantier est à l’arrêt, à la suite de la liquidation du groupe de BTP retenu. La Société protectrice des animaux se retrouve en pleine turbulence.

A Gennevilliers (Hauts-de-Seine), sur le panneau accroché à la clôture, avenue Marcel-Paul, un chat s’active une truelle à la patte, un chien scie une planche et un souriceau tient une clé à molette. « Grâce à votre soutien, nous construisons un nouveau refuge et un avenir pour nos animaux », proclame le slogan, signé « SPA ». Mais derrière la grille, nulle trace de l’effervescence promise. Pas un ouvrier, alors que le refuge était censé ouvrir en 2023. Un seul engin jaune, immobile. Les bâtiments en brique rouge sortis de terre attendent désespérément la venue d’un couvreur, d’un maçon. Tout est figé. Tout prend l’eau. Le chantier du plus grand refuge pour animaux de France est devenu le château déserté de la Belle au bois dormant. A l’arrêt depuis des mois, et pour des mois encore. Et voici la SPA replongée dans la crise. Tout cela à cause d’un constructeur en faillite.

« Ce dossier est maudit ! » Jacques-Charles Fombonne fulmine. En novembre 2021, après une quinzaine d’années d’hésitation, le nouveau président de la Société protectrice des animaux (SPA) avait enfin lancé ce chantier de 12 millions d’euros, le plus important jamais engagé par l’association, et posé fièrement la première pierre aux côtés de représentants de l’Etat et d’élus locaux. Le refuge « le plus moderne d’Europe » devait symboliser le renouveau de la principale association française de protection des animaux, la fin d’années très rudes.

Mais aujourd’hui, alors qu’un tiers seulement du chantier a été réalisé, tout est stoppé, et impossible de fixer un nouveau calendrier. « Je sais juste que cela va prendre du temps, et coûter nettement plus cher », lâche M. Fombonne. L’ancien général a envoyé une lettre aux partenaires publics, mercredi 15 mars, pour les avertir de cet « accident industriel », et préparer le terrain à de nouvelles discussions : la SPA aimerait partager le surcoût avec ses partenaires.

Trois fois plus coûteux qu’un refuge standard

« Dire que, depuis peu, tous les signaux étaient enfin au vert ! », se désole le patron de la SPA. A son arrivée, en 2018, il avait très vite eu un aperçu de l’ampleur des problèmes. En quelques semaines, il avait fait face à un curieux cambriolage au siège de l’association, une perquisition de la brigade financière, une visite de l’Agence française anticorruption, et dû répondre aux interrogations critiques de la Cour des comptes. Mal gérée, la SPA était au cœur des polémiques, et avec elle ses 700 salariés et ses 4 000 bénévoles. Puis, au fil des ans, la situation s’est apaisée, l’image de la SPA s’est redressée, et les relations avec les pouvoirs publics se sont améliorées. Pour preuve, les aides accordées par l’Etat, la région et les départements d’Ile-de-France. Elles devaient financer la moitié du nouveau refuge de Gennevilliers.

Le Monde
 
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