La difficile quête d’autonomie des plus de 100 000 réfugiés ukrainiens en France

Roter.Teufel

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La difficile quête d’autonomie des plus de 100 000 réfugiés ukrainiens en France

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Après dix mois de conflit, pour les nombreux Ukrainiens exilés dans les différentes régions, l’accès au logement et à l’emploi reste compliqué. Ne parlant pas français, ils peinent à s’intégrer. Et l’hébergement citoyen est « à bout de souffle ».


Ils sont une dizaine à franchir chaque jour l’entrée du centre d’accueil de la porte de La Villette, à Paris. Les Ukrainiens arrivent en France au compte-gouttes, le plus souvent pour retrouver leurs proches. Malgré les bombardements, les coupures d’eau et d’électricité qui touchent les civils restés dans leur pays, aucune arrivée massive n’a été constatée par les pouvoirs publics ces dernières semaines.

Selon Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, ils seraient 106 000 réfugiés en France actuellement, soit légèrement plus qu’en juin, où le chiffre de 100 000 avait été annoncé.

Si l’Etat connaît le lieu de vie de 50 000 d’entre eux, l’autre moitié est plus difficilement traçable. Une majorité serait logée par la communauté ukrainienne présente en France. D’autres, ayant davantage de moyens, vivraient dans des hôtels et des Airbnb. « On doit progresser sur ce terrain ; jusqu’ici, nous n’avons pas réussi à faire de recensement », admet un haut fonctionnaire qui ne désespère pas de le faire au prochain renouvellement des autorisations provisoires de séjour (APS), en février 2023.

Renouvelable tous les six mois, l’APS offre un statut de protection temporaire aux réfugiés ukrainiens en leur permettant notamment de travailler et de toucher l’allocation pour demandeur d’asile – de 6 euros à 44 euros par jour, selon le nombre de personnes composant le foyer.

« La solidarité s’est émoussée »

Entre 30 000 et 50 000 Ukrainiens bénéficieraient aujourd’hui de l’hébergement citoyen. Un service « à bout de souffle », d’après Philippe Godillot, président de l’association Ile-de-France-Ukraine. L’aide financière trimestrielle de 450 euros proposée depuis le 22 novembre aux familles d’accueil peine à relancer la dynamique. Peu connue, elle n’a fait l’objet que de 1 000 demandes sur les 12 000 attendues. « Certaines familles d’accueil me disent qu’elles peuvent tenir jusqu’à fin janvier », explique Philippe Godillot. D’ici là, il doit reloger quarante familles ukrainiennes, et n’a, pour l’instant, trouvé que deux appartements.

Sur la plate-forme J’accueille, coordonnée par l’association Singa, le nombre d’inscriptions de Français prêts à loger des Ukrainiens est plus faible chaque semaine. Le président de l’association, David Robert, note qu’après un pic au début de la guerre « la solidarité s’est émoussée ». Les pouvoirs publics recensent de leur côté de « possibles effritements » de l’accueil citoyen dans certains départements, « mais pas d’effondrement ».


Le Monde
 
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