Laurent Wauquiez s’attire les critiques de tous bords sur la reconnaissance faciale pour sécuriser les lycées d’Auvergne-Rhône-Alpes

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Laurent Wauquiez s’attire les critiques de tous bords sur la reconnaissance faciale pour sécuriser les lycées d’Auvergne-Rhône-Alpes

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Les oppositions dénoncent la surenchère et un risque démocratique. Au même moment, les groupes de gauche soulignent « le mauvais état » des lycées dans la région, après une mission d’information inédite

Laurent Wauquiez demande au gouvernement la modification de la loi, afin de pouvoir lancer l’expérimentation de la reconnaissance faciale aux abords des lycées. Le président (Les Républicains, LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes a fait voter un vœu dans ce sens, lors de l’assemblée plénière de la collectivité, vendredi 20 octobre. « Face à l’ampleur de la menace terroriste qui cible aussi bien les élèves que les enseignants, la région Auvergne-Rhône-Alpes appelle le gouvernement à généraliser la sécurisation et le contrôle de l’accès des établissements scolaires français et une évolution législative permettant l’expérimentation et l’utilisation de logiciels de reconnaissance faciale » note le vœu, voté par la majorité de droite.

Dans ce texte, l’exécutif régional assure se tenir « à la disposition du gouvernement pour partager notre expérience et nos bonnes pratiques en matière de sécurisation des lycées ». Dans Le Parisien, mardi 17, M. Wauquiez proposait déjà au ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, des sites d’expérimentations. Il avait eu la même démarche pour expérimenter le port des uniformes à l’école, début septembre.

Les oppositions de tous bords ont vivement réagi à l’idée d’utiliser la reconnaissance faciale à proximité des lycées. A l’extrême droite, plusieurs élus ont ainsi crié au « flicage généralisé ». Alexandre Moulin-Comte (Rassemblement national) a évoqué le risque d’une « société hypersécurisée au prétexte de la lutte contre le terrorisme ». « Pourquoi ne pas expérimenter la reconnaissance faciale exclusivement pour détecter les individus suivis pour radicalisation terroriste ? », a voulu cadrer Renaud Pfeffer (LR), vice-président délégué à la sécurité, citant le nombre de 25 000 individus fichés pour radicalisation, dont 5 000 activement suivis en France. La proposition reste un vœu pieux qui vise à « polémiquer et surenchérir pour exister » a dénoncé, pour sa part, Pierre-Henri Janot (Les Ecologistes).

« C’est honteux »

« Je ne sous-estime pas les débats démocratiques que ça pose. C’est le rôle des élus de changer la loi », a répondu M. Wauquiez, sans craindre de mettre les contre-pouvoirs en cause : « Est-ce que ce sont quelques cours suprêmes qui fixent le fonctionnement d’une démocratie ? »

Quelques jours après l’assassinat d’Arras, le président de la région, potentiel candidat de LR pour l’élection présidentielle de 2027, ne manque pas de rappeler qu’il a été le premier à lancer la pose de portiques de sécurité dans les lycées de la région. « Cela fait sept ans qu’on a commencé. A l’époque, Mme Vallaud Belkacem m’avait expliqué que ça n’avait pas de sens de sécuriser les lycées », a attaqué M. Wauquiez, mettant en cause l’ancienne ministre de l’éducation nationale de François Hollande, aujourd’hui conseillère régionale et présidente du groupe socialiste à la région. « Sa marque de fabrique, c’est l’indignité. Sur un sujet aussi sérieux que les attentats, il déforme le contexte pour en faire une basse polémique, c’est honteux », réagit Najat Vallaud-Belkacem.

Le Monde
 
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