- Entrou
- Out 5, 2021
- Mensagens
- 35,307
- Gostos Recebidos
- 1,093
Les boucles WhatsApp de policiers, et leurs messages parfois racistes, sexistes ou violents, préoccupent la hiérarchie
Les groupes sur messageries cryptées ne révèlent pas seulement des dérives, ils peuvent aussi mener à la constitution de véritables hiérarchies parallèles d’où peuvent émerger leaders occultes et porte-parole autoproclamés.
« J’ai horreur des noirs qui plus es des gay alors les deux mélangé quelle horreur. » Pour ce message, et 6 000 autres du même acabit postés par ses collègues et lui dans un groupe de discussion ouvert sur la messagerie cryptée WhatsApp en 2019, un policier rouennais a été révoqué de la police de manière définitive après une décision rendue par le Conseil d’Etat, le 28 décembre 2023.
Passé presque inaperçu, cet épisode judiciaire illustre une tendance jugée « préoccupante » par la hiérarchie policière : la prolifération des boucles de messageries cryptées, des groupes de discussion informels par messages instantanés sur des téléphones mobiles. Non seulement les commentaires racistes, sexistes ou violents y pullulent parfois, mais ils aboutissent à la création de véritables hiérarchies parallèles d’où peuvent émerger leaders occultes et porte-parole autoproclamés.
« Dans une institution comme la police, encore très verticale, cette recherche d’horizontalité dans les rapports entre fonctionnaires est de plus en plus fréquente, en particulier chez les jeunes recrues, qui sont nées avec les outils numériques », analyse Sonia Fibleuil, porte-parole de la police. La hiérarchie assure conserver un œil attentif sur le problème, sans toutefois disposer d’outils de détection efficaces : comment contrôler des boucles aussi rapidement désactivées qu’elles ont été créées, grâce à des applications gratuites disponibles en libre accès et d’un usage très intuitif ?
Obligations déontologiques
L’une des solutions proposées par la Place Beauvau : promouvoir Tchap, la messagerie instantanée des agents de la fonction publique, et multiplier les opérations de sensibilisation dans les écoles de police, avec des rappels appuyés sur les obligations déontologiques et les risques administratifs, voire judiciaires, d’un mauvais usage des boucles. Impossible toutefois de connaître le nombre de cas problématiques avec précision puisqu’ils ne font pas l’objet d’une individualisation dans les statistiques de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Police et racisme » : ce rapport qui dort depuis deux ans dans les tiroirs de la Dilcrah
« Une chose est certaine, en cas de manquements graves et avérés, la direction générale de la police nationale pèse très fort en faveur de la révocation », affirme une source au sein de la police des polices. En mars 2022, six policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de nuit de Nancy avaient ainsi été révoqués bien avant leur condamnation, en juin 2023, à des peines allant de six mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme et 70 000 euros d’amende pour avoir harcelé et injurié certains de leurs collègues dans un groupe WhatsApp.
Le Monde
Les groupes sur messageries cryptées ne révèlent pas seulement des dérives, ils peuvent aussi mener à la constitution de véritables hiérarchies parallèles d’où peuvent émerger leaders occultes et porte-parole autoproclamés.
« J’ai horreur des noirs qui plus es des gay alors les deux mélangé quelle horreur. » Pour ce message, et 6 000 autres du même acabit postés par ses collègues et lui dans un groupe de discussion ouvert sur la messagerie cryptée WhatsApp en 2019, un policier rouennais a été révoqué de la police de manière définitive après une décision rendue par le Conseil d’Etat, le 28 décembre 2023.
Passé presque inaperçu, cet épisode judiciaire illustre une tendance jugée « préoccupante » par la hiérarchie policière : la prolifération des boucles de messageries cryptées, des groupes de discussion informels par messages instantanés sur des téléphones mobiles. Non seulement les commentaires racistes, sexistes ou violents y pullulent parfois, mais ils aboutissent à la création de véritables hiérarchies parallèles d’où peuvent émerger leaders occultes et porte-parole autoproclamés.
« Dans une institution comme la police, encore très verticale, cette recherche d’horizontalité dans les rapports entre fonctionnaires est de plus en plus fréquente, en particulier chez les jeunes recrues, qui sont nées avec les outils numériques », analyse Sonia Fibleuil, porte-parole de la police. La hiérarchie assure conserver un œil attentif sur le problème, sans toutefois disposer d’outils de détection efficaces : comment contrôler des boucles aussi rapidement désactivées qu’elles ont été créées, grâce à des applications gratuites disponibles en libre accès et d’un usage très intuitif ?
Obligations déontologiques
L’une des solutions proposées par la Place Beauvau : promouvoir Tchap, la messagerie instantanée des agents de la fonction publique, et multiplier les opérations de sensibilisation dans les écoles de police, avec des rappels appuyés sur les obligations déontologiques et les risques administratifs, voire judiciaires, d’un mauvais usage des boucles. Impossible toutefois de connaître le nombre de cas problématiques avec précision puisqu’ils ne font pas l’objet d’une individualisation dans les statistiques de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Police et racisme » : ce rapport qui dort depuis deux ans dans les tiroirs de la Dilcrah
« Une chose est certaine, en cas de manquements graves et avérés, la direction générale de la police nationale pèse très fort en faveur de la révocation », affirme une source au sein de la police des polices. En mars 2022, six policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de nuit de Nancy avaient ainsi été révoqués bien avant leur condamnation, en juin 2023, à des peines allant de six mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme et 70 000 euros d’amende pour avoir harcelé et injurié certains de leurs collègues dans un groupe WhatsApp.
Le Monde