La production audiovisuelle française bénéficiant d'une aide a reculé en 2007, en raison notamment du très faible investissement dans la production inédite des chaînes de la TNT, dont l'audience grignote celles des chaînes dites historiques, selon le rapport annuel du CNC. "On ne constate pas encore une prise de relais par les chaînes de la TNT (télévision numérique terrestre: ndlr) gratuite" dans le domaine de la production inédite, a indiqué jeudi Véronique Cayla, directrice générale du Centre national de la cinématographie (CNC), lors d'un point de presse. "Après une bonne année 2006", le volume de la production audiovisuelle aidée --par le compte de soutien à l'industrie des programmes, le Cosip-- a baissé en 2007 de 9,4%, à 3.678 heures. Le montant des investissements des chaînes s'est élevé à 1,231 milliard d'euros, en repli de 8,2%. Malgré sa contraction, la production audiovisuelle aidée "reste à un niveau d'heures élevé", puisqu'en 1999, le volume était compris entre 1.500 et 2.500 heures, a souligné Mme Cayla. Le montant des investissements est le plus élevé depuis la création du compte de soutien, après 2006 et 2004. La baisse du niveau s'explique également par un effet calendaire: pour la fiction et notamment les feuilletons quotidiens, plusieurs commandes des chaînes ont été initiées en 2007 mais les contrats signés seulement en 2008, précise le CNC. La morosité du marché publicitaire à la télévision a "également eu des répercussions sur les niveaux de commandes" des chaînes, note le Centre. Or "ce sont les chaînes historiques qui tirent la production, d'où la nécessité qu'elles soient en bonne santé", a précisé Véronique Cayla. "La véritable inquiétude est donc la baisse des recettes publicitaires des chaînes dites historiques". L'audience des chaînes historiques (et notamment TF1, France 2, France 3 et M6) a diminué en 2007, au profit des chaînes du câble et du satellite mais surtout de la TNT gratuite. "Ces diffuseurs restent des acteurs très secondaires dans le financement de la production audiovisuelle", selon le CNC. En valeur, le montant de leurs investissements a reculé d'environ 40% --sur des petits volumes-- à 4,9 millions d'euros en 2007. Les chaînes de la TNT, comme les chaînes historiques, ont des obligations en matière de production et d'achats de droits "mais pour le moment, elles mettent le paquet" sur le second volet de ces obligations, a indiqué la directrice du CNC. La fiction, qui est en pleine mutation, a baissé de 3,4% en volume à 807 heures. Les investissements des chaînes sont également en baisse, à l'exception de TF1 et Canal+. Côté documentaire, le volume produit a baissé de près de 9% à 1.832 heures. Les chaînes historiques ont diminué de 12% le montant des volumes produits mais privilégié la diffusion en première partie de soirée. Or "il faut préserver la diversité", a estimé Véronique Cayla. 2007 a été un "creux" pour l'animation, qui est une activité cyclique, avec une baisse de 20,7% des volumes produits, à 314 heures. Ce secteur reste cependant marqué par une grande "vitalité" et la seule inquiétude provient du projet de suppression de la publicité pour les produits alimentaires lors de la diffusion des programmes pour enfants, selon Mme Cayla.