Pourquoi la justice enquête sur la députée LFI Sophia Chikirou

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Pourquoi la justice enquête sur la députée LFI Sophia Chikirou

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Selon les informations du « Monde », l’élue et ancienne conseillère en communication devrait être prochainement entendue en vue d’une éventuelle mise en examen pour « escroquerie aggravée ». Les méthodes de Mme Chikirou, mélange de brutalité et de gestion financière à la légalité parfois discutable, suscitent des critiques au sein de La France insoumise.

Il est des rappels à l’ordre qui échappent à tous, sauf à leur cible. Ce 6 mars 2022, les quelque 15 000 personnes rassemblées sur l’esplanade du Gros-Caillou, à Lyon, pour assister au meeting de Jean-Luc Mélenchon ne se sont pas formalisées lorsque les enceintes se sont mises à cracher la musique d’entrée du candidat à la présidentielle de La France insoumise (LFI) en plein discours de Mathilde Panot. Tout juste s’en souviennent-elles. Leur leader s’était promptement hissé sur scène, cravate rouge et verbe haut, s’élançant pour cinquante minutes de discours. La députée du Val-de-Marne l’avait accueilli avec un sourire de circonstance, avant de se retirer en coulisses, des larmes de rage aux yeux.

Son intervention, un honneur longuement préparé, n’a pas été coupée par hasard. Lors de la répétition, Sophia Chikirou, prestataire à la manœuvre en régie, avait exprimé de profonds désaccords sur son texte, exigeant des changements refusés par l’oratrice. Cheville ouvrière de la percée de Jean-Luc Mélenchon dans les quartiers populaires en 2017, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale en 2021, coordinatrice de la mobilisation militante en 2022… qu’importe la place prépondérante de Mathilde Panot au sein du mouvement, nul ne résiste impunément à Sophia Chikirou.

Connue dans le parti depuis 2011, la relation sentimentale – parfois discontinue – entre Jean-Luc Mélenchon et Sophia Chikirou était ignorée du public jusqu’au 16 octobre 2018. Venus perquisitionner à l’aube le domicile de Jean-Luc Mélenchon dans le cadre de l’enquête sur ses comptes de campagne de 2017, les enquêteurs avaient eu la surprise d’y trouver celle qui avait assuré le rôle de directrice de la communication et de deuxième prestataire. D’un sujet privé, leur lien devient d’intérêt public, ainsi que l’a tranché la justice en août 2019, déboutant le couple de ses demandes de dommages et intérêts après la publication d’un article de Closer. « L’évocation par l’article (…) d’une relation sentimentale réelle ou supposée entretenue dans ces circonstances d’actualité judiciaire (…) [est] susceptible de contribuer à un débat d’intérêt général dont il est légitime d’informer le public », justifie le juge.
Au cœur de l’appareil politique « insoumis »

En interne, l’enquête judiciaire ravive les critiques autour du poids de Sophia Chikirou dans les décisions du parti et les craintes de voir certaines de ses pratiques mettre en danger le mouvement. Selon les documents et des témoignages rassemblés par Le Monde, la « méthode Chikirou » est, en effet, un mélange de brutalité et de gestion financière à la légalité parfois discutable, perdurant, selon ses contempteurs, grâce à son statut de « femme du chef », une expression utilisée par des cadres « insoumis ».

Le Monde
 
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