Notícias Soins « sans consentement » en psychiatrie : les médecins se défendent de tout « laxisme »

Roter.Teufel

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Soins « sans consentement » en psychiatrie : les médecins se défendent de tout « laxisme »

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Un mois après l’attentat intervenu près de la tour Eiffel, alors que le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a déploré un « ratage psychiatrique » à l’égard de son auteur, les spécialistes tiennent à rappeler que le nombre d’hospitalisations sous contrainte ne cesse d’augmenter.


Gérald Darmanin avait pointé un « ratage psychiatrique ». Près d’un mois après l’attentat commis à Paris par Armand Rajabpour-Miyandoab le 2 décembre, qui a fait un mort et deux blessés aux abords de la tour Eiffel, l’émotion est retombée, et la polémique s’est éloignée. Mais, chez les psychiatres, l’attaque directe du ministre de l’intérieur concernant le suivi psychiatrique du jeune homme radicalisé n’a pas été oubliée. En filigrane, c’est la question de la contrainte et de l’« enfermement des fous » qui a été, une fois encore, lâchée dans le débat public par le ministre de l’intérieur. Et il n’est pas le premier, rappelle-t-on chez les médecins.

La plupart des faits divers impliquant des personnes suivies psychiatriquement sont abondamment commentés. Le quintuple homicide de Meaux (Seine-et-Marne), commis le 25 décembre par un homme de 33 ans qui avait déjà été hospitalisé, n’a pas fait exception, le maire de la ville, Jean-François Copé (Les Républicains, LR), dénonçant l’insuffisante « coopération entre les services de médecine, les services sociaux et judiciaires » et un « tabou autour des questions psychiatriques ».

Face à cette mise en cause politique, les psychiatres avancent un même constat, à contre-courant du discours ambiant : on n’a jamais autant hospitalisé sous contrainte, c’est-à-dire décidé de soins sans consentement pour des malades souffrant de pathologies psychiatriques.

A d’autres époques, on parlait d’internements, de placements d’office, volontaires, ou encore d’hospitalisations d’office ou sous contrainte. Depuis deux lois (en 2011 et 2013) qui ont fixé le régime toujours en vigueur, ces soins donnés sans le consentement du patient, une exception en médecine, peuvent intervenir à la demande du préfet en cas de trouble à l’ordre public, à la demande d’un tiers, ou encore en cas de « péril imminent », quand il est impossible de trouver un proche. Dans chaque cas, un certain nombre de certificats de psychiatre doivent attester d’un état mental justifiant l’impossibilité de donner un consentement et la nécessité du soin.

Ces deux lois permettent également aux professionnels d’effectuer ces soins sans consentement en ambulatoire, et non plus uniquement en hospitalisation, dans le cadre de « programmes de soins ».

« Hausse sensible » en France

Selon les derniers chiffres officiels, la tendance ne fait aucun doute. « Une hausse sensible du recours à ces soins est constatée entre 2012 et 2021 », peut-on lire dans une note de l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes) datant de juin 2022, qui relève un « infléchissement » depuis 2015.

Le Monde
 
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